5
(13)

Mis à jour le 16 août 2021

L’interprétation et la représentation visuelle des résultats d’un sondage n’est pas toujours simple. Comment en effet choisir parmi les nombreux types de graphiques différents celui qui sera le plus pertinent pour votre question ? Camembert/pie chart, histogramme, barres, courbe, radar/toile d’araignée… quel type de graphique devez-vous utiliser pour une question fermée simple, des cases à cocher, une question à choix multiples, une échelle de satisfaction, etc. ?

Il s’agit d’un long sujet. Je donne donc directement la conclusion pour les plus pressés d’entre vous 😉 Pour tous les autres, j’explique tout en détail après ce schéma récapitulatif :

[wtr-time]

Aide au choix du type de graphique pour une question fermée. S'il s'agit d'une échelle : histogramme. Sinon, si les participants pouvaient sélectionner plusieurs réponses, diagramme barres. Sinon, diagramme secteur (ou camembert).

Rentrons maintenant dans le vif du sujet !

Sur quels critères choisir le type de graphique ?

En termes de possibilités de représentations graphiques, le choix ne manque pas ! Mais justement, selon quel critère devez-vous choisir le type de graphique ? Il y en a en fait deux à prendre en compte :

  • La lisibilité : le but d’un graphique est avant tout d’afficher visuellement des informations, de manière claire et lisible. C’est-à-dire de faire ressortir les messages clés sans qu’il soit nécessaire de lire des chiffres ou un texte.
  • La cohérence : par convention, les différents types de graphiques ont un sens, correspondant à des cas dans lesquels on peut les utiliser… ou non. La différence entre les graphiques n’est pas uniquement visuelle !

Lisibilité et cohérence sont les deux critères essentiels ! Ce n’est qu’une fois qu’ils sont respectés que vous pouvez vous intéresser aux autres paramètres : originalité, diversité des graphiques…

Besoin d’aide pour votre enquête ?

Un accompagnement d’expert pour concevoir, gérer, communiquer et analyser votre enquête !

Le sens des différents graphiques

J’ai dit que les graphiques avaient chacun un sens, des cas d’utilisation bien précis. Je passe ici en revue les différents types de graphiques et leur sens respectif !

Histogramme

Exemple d’histogramme

Un histogramme, ce sont des barres verticales dont la hauteur varie, placées les unes à côté des autres. Elles n’impliquent pas forcément de lien ou de progression entre les différentes barres, donc il s’agit d’un des types de graphiques les plus neutres.

Par ailleurs, sa disposition en fait une des types de graphique mettant le plus en évidence la distribution des réponses.

Diagramme barres

Exemple de diagramme barres

Un diagramme barre, c’est un histogramme pour lequel les barres sont horizontales au lieu d’être verticales. La signification de ce graphique est donc exactement la même que l’histogramme.

Il convient tout de même de noter qu’il est un peu moins immédiat de visualiser une distribution avec un diagramme barres qu’avec un histogramme. Ce qui amène, dans l’usage, à réserver des utilisations différentes à ces deux types de graphiques.

Camembert (aussi appelé pie chart ou secteur)

Exemple de diagramme camembert

Le terme de graphique “camembert” est rentré depuis longtemps dans le langage courant, et ça m’a toujours fait rire – oui, il m’en faut peu.

Ce graphique représente l’ensemble des répondants, qui se répartissent en différentes parts plus ou moins grandes. Il est donc à réserver uniquement aux questions fermées pour lesquelles les répondants n’avaient qu’une seule réponse possible (et donc pas aux questions de type “cases à cocher”). En d’autres termes, la somme des parts d’un pie chart doit systématiquement faire 100%.

Ce graphique est parfois utilisé pour des questions échelles (une note de satisfaction, par exemple) : ce n’est pas la bonne pratique conseillée, dans la mesure où cela rend la distribution illisible.

Courbe (ou ligne)

Exemple de graphique à deux courbes (donc deux variables suivies)

La courbe représente une suite logique, non seulement entre les options situées en abscisse, mais également entre les différentes valeurs, puisque les différents points sont reliés (contrairement à un histogramme). Ce qui réserve généralement la courbe à l’évolution dans le temps d’une grandeur, souvent l’évolution de la moyenne (par exemple l’évolution par mois de la moyenne de la note de satisfaction d’une enquête de satisfaction client réalisée en continu).

La courbe est toute aussi idéale pour comparer l’évolution de deux grandeurs ou plus. On l’utilise par exemple pour représenter dans le temps l’évolution des réponses à une question cases à cocher (il y a alors autant de grandeurs observées que d’options, chacune représentant le pourcentage de répondants ayant sélectionné cette option).

Aire

Un diagramme aire suivant deux grandeurs

Le diagramme aire est très similaire à la courbe, mais présente l’avantage de pouvoir être superposé sans ambiguïté. S’il était représenté sous forme de courbe, le diagramme ci-contre laisserait le doute : les valeurs des courbes s’additionnent-elle ou sont-elle en valeur absolue ?

On peut par exemple utiliser l’aire pour représenter l’évolution d’une répartition de réponses pour une question fermée simple, qu’il s’agisse d’une échelle ou non. Pour des questions checkboxes (à plusieurs réponses possibles), on utilisera plutôt une courbe, sans additionner les valeurs. Chaque répondants ayant la possibilité de choisir plusieurs réponses, l’addition du nombre de réponse n’aurait en effet pas de sens.

Un diagramme aire en valeur relative (pourcentage des répondants)

Si l’aire est idéale pour suivre la répartition d’une question fermée simple (une seule réponse possible), on l’utilisera dans les faits plutôt sous la forme ci-contre, en pourcentages. Cela permet d’avoir un total qui fait toujours 100%, faisant ainsi disparaître la variation du nombre de répondants d’une période à l’autre, qui nuit à la bonne lecture du graphique.

Besoin d’aide pour votre enquête ?

Echangez avec un expert pour répondre à vos questions et propulser votre enquête au niveau supérieur !

Radar (ou toile d’araignée)

Un graphique radar

Là je suis un peu embêté. Parce qu’il est assez difficile de trouver un cas dans lequel la toile d’araignée est la représentation graphique logique. En cause : le segment reliant chaque point, qui implique une progression entre les différentes options. Sauf qu’on rencontre peu de cas d’options cycliques (le segment étant fermé, il n’y a pas de début ou de fin).

Concrètement, je ne recommande donc pas l’utilisation de ce graphique pour les résultats d’une enquête en ligne.

Nuage de points

Je ne m’étendrai pas sur le nuage de points, qui prend des couples uniques de valeurs abscisse/ordonnée, et n’est donc que rarement adapté aux enquêtes, où plusieurs répondants sont susceptibles de répondre la même chose.

Graphique bulles

Un graphique bulle comparant les réponses à deux questions échelles de 1 à 5

Le graphique bulle est lui plus adapté, puisqu’il permet de représenter le lien entre deux grandeurs (le plus souvent des questions échelles), en indiquant via la taille de la bulle le nombre de répondants concernés par un couple de valeurs.

C’est, avec le calcul du coefficient de corrélation, une méthode utile pour étudier la relation entre deux grandeurs.

Les autres types de graphiques

Envie de recevoir des conseils réguliers ?

Je n’ai évidemment pas dressé une liste exhaustive des types de graphiques existant, car ils se déclinent quasiment à l’infini. J’ai d’une part laissé de côté certains graphiques “avancés”, qui ne s’appliquent que rarement aux enquêtes (du moins pas sans une analyse statistique avancée). D’autre part, bon nombre des graphiques “oubliés” ne sont en réalité que des déclinaisons des graphiques listés ci-dessus.

Quel graphique pour quel type de question ?

Maintenant que l’on comprend mieux le sens et les cas d’utilisation des différents graphiques, voici mon guide pour sélectionner le type de graphique à partir du type de question, illustré par des exemples d’une de mes enquêtes dont les résultats sont publics : une étude des influenceurs en France réalisée pour Reech.

S’il s’agit d’une question échelle

Pour une question échelle (les options suivent une progression logique), l’histogramme est le graphique le plus adapté. Les réponses à ces questions suivent en effet généralement une répartition en forme de cloche. L’histogramme permet donc de se représenter visuellement la distribution des réponses, et notamment leur étendue (correspondant à l’écart type) et leur pic (correspondant à la moyenne). Concernant l’ordre, croissant ou décroissant, il doit correspondre à celui utilisé pour poser la question (je vous aide à choisir dans cet article).

Attention : la cloche n’est censée apparaître que si les intervalles correspondant à chaque barre sont de taille identique. Une cloche peut apparaître si ce n’est pas le cas, mais il faut garder à l’esprit que son apparence est probablement trompeuse. 

S’il ne s’agit pas d’une question échelle

Si les participants pouvaient sélectionner une unique réponse

Comme expliqué dans la partie précédente, le pie chart est tout indiqué pour une question fermée simple n’étant pas une échelle !

La seule inconnue qu’il reste est l’ordre dans lequel les options doivent être posées. Si les options ont été proposées dans le même ordre pour tous les répondants, mieux vaut garder cet ordre. Sinon (c’est-à-dire dans le cas d’options dans un ordre aléatoire), présentez-les dans un ordre logique ou par ordre d’importance décroissant, selon le plus pertinent dans votre cas.

Exception : si votre question a trop d’options pour les afficher lisiblement dans un graphique « camembert », mieux vaut préférer un diagramme barres, qui a l’avantage de pouvoir s’allonger pour faire tenir toutes les options, là où un cercle ne fera jamais plus de 360 degrés.

Si les participants pouvaient sélectionner plusieurs réponses

Dans ce cas, votre meilleure arme est le diagramme barres ! Si, au regard des arguments exposés plus haut, l’histogramme pourrait sembler un tout aussi bon choix, je vous recommande plutôt le diagramme barres pour les raisons suivantes :

  • Cela permettra de différencier visuellement les questions cases à cocher des questions échelles. A chaque type de question son graphique !
  • Le diagramme barres s’adapte plus facilement à des options parfois nombreuses, ou dont la formulation peut être assez longue (ces deux cas arrivant régulièrement dans les cases à cocher, moins souvent dans les échelles)

La question de l’ordre des options se pose là aussi. Comme précédemment, si les options étaient présentées aux participants dans un ordre donné, mieux vaut le conserver. Et ceci pour une raison simple : il existe un biais favorisant les premières réponses aux dépends des dernières. Garder cet ordre, c’est assumer ce biais et l’indiquer aux lecteurs. Si en revanche les options étaient dans un ordre aléatoire, mieux vaut les placer par ordre d’importance décroissant.

Les autres cas

J’ai traité ici les principaux types de questions, mais là aussi la liste n’est pas exhaustive. Voici quelques cas que je n’ai pas abordés ci-dessus :

Les questions matrices

Une question matrice, ce sont différentes lignes évaluées avec les mêmes options situées dans les colonnes. Essayer de combiner les différentes lignes dans un graphique est souvent peu lisible, et pas si riche d’enseignements que cela. La meilleure solution est de considérer chaque ligne comme une question indépendante et d’appliquer la grille de lecture ci-dessus.

Sachant que la grande majorité des questions matrices utilise une échelle en guise d’options, une question matrice à 5 lignes sera le plus souvent restituée sous forme de 5 histogrammes.

Besoin d’aide pour votre enquête ?

Echangez avec un expert pour répondre à vos questions et propulser votre enquête au niveau supérieur !

Les questions ouvertes

Une question ouverte, c’est une question avec champ de réponse libre. Ici, la question n’est pas tant le graphique que l’on utilise que la manière dont on traite les résultats. C’est un sujet à part entière, que je traiterai dans un autre article.

Pour résumer

Pour conclure, je vous mets à nouveau le schéma récapitulatif qui vous aidera à choisir le bon type de graphique en fonction de la question posée :

C0141 / Photo by William Iven on Unsplash

Cet article était-il intéressant ?

Note moyenne 5 / 5. Nombre de votes : 13

Pas encore de vote... Soyez le premier à noter cet article !

Vous avez trouvé cet article intéressant, merci !

N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux pour voir mes prochains articles 🙂

Je suis désolé que cet article ne vous ait pas beaucoup intéressé...

Aidez-moi à l'améliorer !

Que pourrais-je améliorer dans l'article ?


Pierre Simonnin

J'ai conçu et posé une bonne dizaine de milliers de questions depuis 2010. A travers ce site, je veux partager mon expertise pour vous aider à réussir vos projets :)

3 commentaires

Moi · 23 décembre 2021 à 22 h 21 min

Merci pour ces explications. Une remarque cependant concernant ce que vous appelez “histogramme”. De la même façon un logiciel utilise le même nom, alors qu’il s’agit d’un diagramme en bâtons. On dit qu’il est utilisé pour des caractères “discrets”. L’histogramme est utilisé pour des caractères quantitatifs “contnus”, et c’est l’aire des colonnes qui est alors proportionnelles aux effectifs pour chaque intervalle (classe) de valleurs.

    Pierre Simonnin · 24 décembre 2021 à 17 h 29 min

    Bonjour,
    Effectivement, je reprends ici la dénomination « histogramme » utilisée par Excel. Je ne suis pas entré dans ces détails, qui ne me semblaient pas apporter de valeur ajoutée à l’article, mais c’est bien une des raisons pour lesquelles je recommande le graphique histogramme/bâtons pour les questions échelles, dont les options ont par nature un caractère continu.

Estelle · 16 septembre 2022 à 9 h 36 min

Très longtemps après la publication de cet article, je tombe par hasard dessus en cherchant un outil de sondage avec résultat en radar, du coup, je peux donner un cas d’utilisation 🙂
Dans mon cas, je veux faire un sondage sur les avancées personnelles des sondées sur les différentes catégories de bonnes pratiques écolo (nourriture, déchet, transport, etc.). Du coup, le radar permet de montrer une synthèse des résultat dans les différentes catégories, en permettant une comparaison facile. Je pense que pour avoir du sens, il faut un fil commun entre les catégories (ici, l’écologie).

Laisser un commentaire

En savoir plus sur CreerUnQuestionnaire.fr

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading